dimanche 4 août 2013

Errances d’un esprit malfaisant

« Hugo. Trente ans. Célibataire. Professeur de mathématiques. » Voilà une présentation officielle de ma vie. Certes succincte, claire et honnête, mais… incomplète. Un résumé en une ligne de mon existence aurait mérité une petite description supplémentaire : « Hugo. Trente ans. Célibataire. Professeur de mathématiques. Tueur. » Comme vous pouvez le constater, je ne suis effectivement pas un homme comme les autres. Je me diffère par ma grande passion : le meurtre.
Pour moi, tuer n’est pas forcément un besoin ou une drogue dure, mais plutôt un plaisir passionnel que j'exécute froidement. À part moi-même, je n’apprécie personne, que ce soit au sein de ma famille, de mes élèves, de mes collègues de travail ou enfin de mes partenaires sexuels, hommes ou femmes, que je méprise et aime maltraiter. Un soir, j'ai décidé de m’installer devant mon ordinateur pour me raconter. Sous mes doigts d’assassin, je vais porter un regard cru, cynique et sans concession sur la société dans laquelle j’évolue, tout en complétant mon récit par les crimes abominables que j’ai commis et le plus appréciés. Que vous soyez choqués ou pas, une chose est sûre : vous allez adorer détester mes ignobles confessions…
Errances d’un esprit malfaisant
Frédéric Rochigneux 2013

Avant toute chose, je souhaite remercier très chaleureusement Harald, de IS Édition, pour sa confiance quant à notre nouveau partenariat. J’espère que mes chroniques seront à la hauteur de la qualité des écrits que vous m’avez confiés.

Ce titre m’avait interpellée depuis que j’avais vu mon amie Cookies en faire la chronique sur son blog. Une histoire apparemment atypique d’un tueur en série, Hugo, partageant ses opinions sur la société. J’avoue que je m’attendais à un thriller, et j’ai finalement eu le droit à un roman qui oscille entre la fiction, légèrement thriller, et le document, qui donne un avis éclairé et somme toute assez objectif sur notre société actuelle.

J’ai beaucoup apprécié ma lecture, car Frédéric Rochigneux a su me secouer un peu, en me faisant adhérer à certaines de ses pensées, ce qui n’était pas vraiment pour me rassurer… Alors, non, je n’ai toujours pas des envies de meurtres (ouf !), mais je trouve que la démarche est bien menée, même si l’utilisation du tueur en série n’est finalement qu’un prétexte pour donner son opinion en attirant et secouant le lecteur par des opinions parfois un peu limites. Un quidam ne peut pas se permettre de juger de la beauté du meurtre gratuit, mais Hugo le peut.

Étant un assassin, il n’a pas d’interdits moraux et peut se permettre en toute impunité de raconter ses premiers pas dans le monde des meurtres, son adoration d’émissions de téléréalité ridicules, son opinion quant à la peine de mort – ce qui va même jusqu’à la forme de la sentence employée – ou même ses frasques et débauches. Il va même jusqu’à se considérer comme un être supérieur entouré de débiles profonds… Oui, c’est bien de nous dont il parle.

Le style est quant à lui très agréable et assez caustique. J’aime beaucoup le cynisme dont fait preuve le narrateur quant à tous les faits de société, allant de la politique aux simples jeux télévisés. Tout y passe, tout est critiqué et, que l’on soit d’accord ou non, ses pensées sont tellement bien expliquées et illustrées qu’on ne peut qu’apprécier notre lecture du début à la fin.

Alors, oui, j’ai passé un bon moment avec Hugo, même si je dois avouer que… j’ai parfois eu envie de l’étrangler !

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