jeudi 12 mai 2016

Prendre Lily

Début des années 2000. Dans une petite ville anglaise sans grands faits d’arme à célébrer ni catastrophes à déplorer, deux fillettes viennent de retrouver leur mère assassinée. Elle git dans sa baignoire, les seins méticuleusement découpés et disposés de chaque côté du corps. Entre ses doigts, deux mèches de cheveux : une brune, une blonde. Lily, couturière et mère exemplaire, n’avait jusqu’alors jamais fait parler d’elle. À quelques mètres du foyer de Lily Hewitt, celui de Damiano Solivo. Alors que tous les soupçons se portent sur cet immigré italien suintant protégé comme un chiot par sa femme, celui-ci oppose un alibi parfait : il travaillait. Pour preuves de sa bonne foi, il a conservé son titre de transport et se trouve en mesure de prouver qu’il a signé la feuille d’émargement ce matin-là, à l’institut qui l’accueille pour son insertion professionnelle.
Prendre Lily
Marie Neuser 2015

Merci aux Éditions 12-21.

Quel roman, mais quel roman ! Alors, vous me connaissez, quand j’aime, je le dis, et quand je n’aime pas, ben je le dis aussi. Et là, j’ai aimé… globalement. Oui, il y a un petit mais… mais qui n’en est peut-être pas un : vous allez comprendre !

L’histoire est incroyable. Dès les premières pages, on se retrouve avec le cœur au bord des lèvres. La scène d’ouverture est une scène de crime particulièrement horrible, détaillée, et surtout qui nous est présentée avec une émotion incroyable, avec comme actrices les enfants de la victime. Il y a de quoi être bouleversée, et cela a été mon cas. Du coup, après un tel incipit, je ne pouvais que plonger à pieds joints dans la suite de cette histoire.

Et l’histoire a suivi son cours, sublimée par un narrateur atypique qui a une réelle personnalité, qui prend à cœur cette affaire, et qui met ses tripes, sa vie et sa santé pour réussir à confondre le meurtrier. Il est sûr, il n’en démord pas, il fonce, et son style est caustique à souhait. Gordon est un personnage que j’ai adoré, et il fait le roman à lui tout seul.

Les autres personnages sont un peu plus effacés, car finalement on les voit au travers des yeux de Gordon. Il les connaît, certes, mais la vision que l’on a des gens est toujours très subjective, et c’est en partie grâce à cela que j’ai trouvé ce roman extrêmement réaliste quant à la mise en place générale des lieux, de l’intrigue, des bons et des moins gentils.

Que de louanges, me direz-vous ! Alors, où se trouve donc ce mais ? Eh bien, tout simplement dans la longueur. Cinq cent vingt pages environ, sept ans d’enquête. Peu d’actions, des réflexions. Je vous jure que tout cela, ça se sent, cela pèse, c’est long. Mais cela reflète aussi tellement l’état d’esprit de Gordon, alors comment qualifier cela de négatif ? Honnêtement, je ne peux pas, car finalement cela donne le ton de cette enquête insupportable pour les nerfs du flic.

Il n’y a pas à dire, cette lecture restera dans ma mémoire, car elle était aussi atypique qu’impressionnante. J’ai aimé et, même si j’ai soufflé par moment en me disant que cent pages de moins, cela ferait du bien, ce roman était absolument incroyablement bien ficelé. Je me suis posé mille questions, et cela m’a fait du bien. Alors, n’hésitez pas, et lisez-le !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire