vendredi 26 avril 2019

Le bus

Quoi de plus banal qu’un court voyage en bus ? D’autant plus que ce trajet de quelques heures s’effectue sur une route de campagne sillonnant une région touristique sans histoires… Jusqu’à ce jour… Parmi la trentaine de passagers qui montent à bord, en cette journée de canicule, personne n’aurait pu imaginer qu’ils allaient droit vers une destination imprévue : l’enfer. Personne ? Pourtant, Mia avait supplié sa mère de repousser son départ. Mais qui donc prête attention aux mauvais pressentiments d’une petite fille de dix ans ?
Le bus
Madeleine Robitaille 2010

J’avoue qu’en librairie je ne me serais pas du tout arrêtée sur ce livre. La couverture n’est pas du tout attractive, le titre pas accrocheur non plus. Seul le résumé m’a intriguée suffisamment pour que j’emprunte le roman à la médiathèque. Eh bien, vous savez quoi ? J’ai a-do-ré !

Ce titre est vraiment excellent ! S’il commence de manière un peu traditionnelle avec une présentation de chaque personnage, les uns après les autres, quand on commence à rentrer dans le feu de l’action, on n’est pas déçus ! Car tous les personnages qu’on nous a présentés – disons les choses telles qu’elles sont – se retrouvent pris en otage et coincés dans un bus, lors d’une journée de canicule. Je ne vous parle pas de la chaleur… ni des conditions de détention. Car hormis une baignoire pour se soulager et une bassine d’eau à se partager à plus d’une trentaine, les pauvres prisonniers vont en voir de belles.

Ce huis clos va de mal en pis. Les ravisseurs ont promis de revenir le lendemain, dans la matinée, mais les choses ne se passent pas comme prévues, et forcément les rations provisionnées ne suffisent pas. Entre manque d’hygiène, rationnement et chaleur, la folie et les décès commencent à pointer le bout de leur nez. J’ai été effarée que Madeleine Robitaille puisse aller si loin dans l’horreur, mais aussi dans le détail. Je pensais ce titre jeunesse ?! S’il a tout pour plaire à un adulte, un enfant pourrait être choqué, traumatisé ! Attention aux catégorisations : là, ça craint !

Le rythme va crescendo. C’est très simple, il ne m’a pas fallu plus de deux heures pour dévorer ce roman de bout en bout, entre l’effroi et le plaisir de découvrir des personnages aussi sympathiques et qui sont prêts à faire du mal aux autres juste par accès de folie. Certaines scènes m’ont écœurée, et d’autres m’ont presque fait couler une larme… Quant à ce final, il est vraiment très cruel.

Ce qui manque, finalement, c’est le « pourquoi ». Car au final, on n’a aucune information, jusqu’à la toute dernière ligne, quant aux intentions réelles des ravisseurs. Vous découvrirez pourquoi en lisant ce titre, mais j’ai eu comme une impression d’inachevé à ce niveau-là. Il aurait été bien que l’autrice s’explique un minimum, car une finalité si ouverte ne me plaît pas, surtout qu’une amorce d’explication avait été mise en place au début du roman… Bref, c’est un peu dommage, car sinon je trouve que ce titre est, dans l’ensemble, particulièrement abouti et intrigant.

La couverture n’est pas belle, le titre n’est pas engageant, mais si vous aimez les thrillers, foncez, car votre estomac en aura pour son compte ! Mais évitez de prêter ce livre à votre enfant de dix ans…

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