mercredi 4 octobre 2017

Sans un cri

Dans le petit village irlandais de Coolbar, Shell tente d’être un lycéenne comme les autres. Mais élever Trix et Jimmy, ses petits frères et sœurs, tout en les protégeant d’un père alcoolique et violent, n’est pas un quotidien ordinaire pour une jeune fille de quinze ans.
Pourtant, Shell ressent profondément la joie d’exister.
D’où lui vient cette force incroyable qui la sauve, même quand l’Irlande entière la montre du doigt ?
A swift pure cry
Siobhan Dowd 2006

Voici un titre que ma sœur a choisi pour moi à la médiathèque. Ni elle ni moi ne l’avions lu, mais elle était tentée par le résumé, et en le lisant, même si je n’étais pas à 100 % convaincue, je me suis dit « Pourquoi pas ? ». Du coup, je l’ai lu avec beaucoup d’aprioris au départ.

Les premiers chapitres ne m’ont pas aidée. Je trouvais l’approche très étrange, limite loufoque, avec ce prêtre étrange et tout ce texte un peu trop proche de la religion catholique. J’étais un peu mal à l’aise, car n’étant pas croyante, je me disais que je risquais d’être vite lassée par cet engouement pro-chrétien. Mais je me suis accrochée, et j’ai vraiment bien fait.

Passé tout ce début un peu bizarre, l’intrigue m’a finalement rattrapée, et j’ai été très touchée par l’histoire de Shell. Cette jeune fille doit se débrouiller seule pour élever son frère et sa sœur après la mort de sa mère, car son père préfère boire et fuir la maison que de s’occuper d’eux. Ajouté à cela quelques déboires amoureux et les conséquences d’amourettes non protégées, Shell se retrouve dans une position plus que délicate.

Ce qui m’a également surprise, c’est la multiplicité des thèmes de ce roman : d’un aspect plutôt pro-religieux au début – qui visait en fait à donner le contexte de l’époque, je l’ai compris ensuite – on passe à un drame, puis à un semblant de roman policier, car évidemment, grâce à la loi de Murphy, tout va de mal en pis pour la jeune fille, comme si elle n’avait pas le droit à un peu de répit après les événements qu’elle a subis…

Les thèmes abordés avaient du sens et étaient traités avec une justesse implacable. Le style permettait de se mettre dans l’ambiance et la sobriété de la plume de l’auteur ne cherchait pas à nous orienter vers tel ou tel sentiment. Certains ne seront peut-être pas touchés comme je l’ai été par l’histoire de Shell, mais je ne pense pas qu’on puisse rester indifférent à cette histoire. Ce fut donc, pour moi, une très belle surprise.

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