dimanche 12 octobre 2014

Thya

La Gaule, au début du cinquième siècle après Jésus-Christ.
Cerné par les barbares, minés par les intrigues internes et les jeux malsains du pouvoir, l’Empire romain, devenu chrétien depuis peu, décline lentement.
Dans une villa d’Aquitania, perdue au milieu des forêts, vit Thya, seize ans, fille du général romain Gnaeus Sertor. À cinq ans, elle a manifesté pour la première fois des dons de devin. Mais dans l’Empire chrétien, il ne fait plus bon être oracle et, à cause de ce secret qu’elle doit garder, Thya est devenue une adolescente solitaire, à l’avenir incertain.
Lors d’une des visites en Aquitania, Gnaeus tombe sous les coups d’assassins à la solde de son fils Aedon qui souhaite s’emparer de son siège au sénat. Il est ramené à la villa entre la vie et la mort, et Thya cherche dans ses visions un moyen de le sauver. Son don lui permet d’apercevoir la forteresse de Brog, dans les montagnes du nord, là où, autrefois, Gnaeus a obtenu sa plus grande victoire contre les Vandales. Elle comprend alors qu’elle doit s’y rendre et s’enfuit dans la nuit.
Sa route sera pavée de rencontres, Enoch, un jeune et séduisant barbare, ou encore un faune, un être surnaturel issu du monde païen, et Thya va évoluer et découvrir un monde en mutation qui n’est pas exactement celui que lui décrivait son père…
Thya
Estelle Faye 2014

Merci à Livraddict et aux Éditions Scrinéo.

Je vais commencer par la couverture, car c’est elle qui m’a avant tout tapé dans l’œil ! Ne trouvez-vous pas qu’elle est magnifique ? J’ai beaucoup aimé le stylisme autour des cheveux de Thya, et la toge romaine qui met tout de suite dans l’ambiance quant au contenu du livre. J’ai craqué en voyant cette couverture et je n’ai lu le résumé que d’un œil très rapide, presque en diagonale. Je savais juste que cela changerait de mes lectures habituelles. Et je n’avais pas tort.

Pour changer, ça m’a changé ! Déjà, c’est la première fois que je lis un roman qui se passe dans le monde romain. Des oracles, des devins, des maisons romaines, des patriciens… Tout cela m’a rappelé mes cours de latin, et ce n’était pas pour mon déplaisir. J’ai vraiment eu l’impression d’être en train de lire une histoire originale de cette période, tant les détails de la vie romaine sont bien respectés, tels que je m’en souviens de mes leçons. Une vraie réussite.

Là où j’ai été surprise, c’est sur le côté gaulois de l’histoire, lorsque le surnaturel se mêle à la vie de tous les jours. Quand j’ai vu apparaître le faune ou les dieux païens dans ma lecture, je me suis demandé où je me trouvais ! J’aurais dû lire le résumé plus attentivement ! Mais j’ai adoré ce décalage et cette opposition entre le paganisme et la chrétienté.

Je ne sais pas si toutes les références historiques sont vraies, mais cela se lit tellement bien que l’on se prête au jeu et que l’on prend pour argent comptant tout ce que nous raconte Estelle Faye. Un délice. Car il faut tout de même dire qu’elle a un style réellement prenant et dynamique. Dès les premières pages, je me suis sentie tirée dans l’ouvrage et je me suis mise à tourner les pages de manière frénétique. L’histoire était vraiment captivante.

Les personnages sont sympathiques, même si Thya est un peu une tête à claques parfois. Mais on lui pardonne, la pauvre, vu tout ce qui lui arrive ! En plus, elle apprend à évoluer dans un monde qu’elle découvre, alors on a tendance à vouloir l’encourager. Ce n’est pas comme Enoch, qui lui s’amuse un petit peu trop à ses dépens. Mais on l’apprécie quand même, ce jeune homme… Surtout quand on voit son évolution !

Je mettrais un petit bémol toutefois sur ce livre – eh oui, il y en a un ! Ce tome enclenche bon nombre d’intrigues parallèles à l’intrigue principale, et pas une seule n’est terminée ici. À la fin de ma lecture, tout est en suspens, et nous n’avons que très peu de réponses quant aux questions posées concernant l’histoire de Thya. On n’entend plus parler de certains personnages au bout d’un moment, et on s’imagine qu’on les retrouvera dans d’autres tomes ; d’autres sont séparés, et on ignore comment ils se retrouveront, que va-t-il arriver à Thya, à son père ?… De plus, les derniers chapitres de ce livre sont somme toute assez fouillis, car l’autrice veut nous révéler certaines choses mais sans tout révéler… J’ai trouvé ça un petit peu maladroit.

Je ressors donc de cette lecture ravie, car j’ai adoré ce premier tome par son côté frais et original, mais aussi frustrée, car le côté « tome 1 » n’est pas du tout subtil et nous donne l’envie de lire la suite immédiatement. Sauf que la suite n’est pas parue… Alors, je vais devoir trouver un moyen de survivre à mon attente…

Enoch »

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