mercredi 2 mars 2016

La guerre de l’eau

Après des générations de soumission, la résistance sélène s’organise. Son projet est de chasser les forces d’occupations et arriver enfin à l’autosuffisance, surtout en eau, car le bout de monde de ces descendants de mineurs, travailleurs forcés des mines de la Lune, est un désert stérile. La mission de Paul Fournier est de se procurer des explosifs en grande quantité afin de décrocher un morceau d’un de ces fabuleux icebergs de l’espace. Sauf que voilà, un jour, Paul va recevoir des ordres complètement incompréhensibles et va se poser pas mal de questions. Les Sélènes sont-ils vraiment les gentils oppressés et les Terriens les vilains esclavagistes ?
La guerre de l’eau
Yann Eon 2016

Merci à Anyway Éditions.

Lorsque j’ai eu ce titre en main, j’étais très contente. Il me permettait de découvrir une nouvelle maison d’édition, ce qui est toujours un moment un peu particulier : il s’agit tout de même du premier contact avec la ligne éditoriale – comprendre : l’univers – de la MÉ. Alors, forcément, ça passe ou ça casse. Malheureusement, mon avis est un peu mitigé sur ce titre en particulier, qui ne me permet pas de juger la maison. Et heureusement !

Il y a du bon et du moins bon dans ce roman. Commençons donc par le bon : le contexte du récit. Bien que des guerres spatiales aient déjà été vues et revues dans bon nombre de textes de science-fiction, j’ai trouvé ici que l’originalité était de mise. La guerre est liée au manque d’eau sur Terre (quoi ?! la planète bleue manque d’eau ?) et oppose les terriens aux sélènes, ex-terriens ayant investi la Lune.

La base était bonne, et Yann Eon a su l’agrémenter de détails d’un réalisme intéressant, explorant chaque détail afin de nous prouver quasi-scientifiquement que son univers aurait pu exister dans la vraie vie. J’aime beaucoup cet aspect, car il tend à nous faire plonger dans l’histoire et doit nous intriguer. Ce fut le cas, et j’aurais complètement adhéré au roman s’il n’y avait pas eu ces deux petites choses qui m’ont fait tiquer…

Tout d’abord, le style. J’avoue que je ne suis pas très fan des gros paragraphes sans retour à la ligne, qui, outre le fait de n’être pas aérés, me donnent l’impression qu’il y a un manque de structure dans la réflexion du narrateur. Les paragraphes ne sont pas là pour faire jolis : une phrase, une idée. Un paragraphe, un ensemble d’idées représentant un concept. Un chapitre, un ensemble de concepts qui ont un lien entre eux, que ce soit au niveau temporel, ou au niveau des personnages. Là, des paragraphes faisant plus d’une page regroupaient parfois trop d’idées entremêlées, et j’avais tendance à perdre le fil. Aérer permet d’aider le lecteur à comprendre, mais aussi à le garder intéressé.

Ensuite, le problème se pose au niveau des personnages. Je ne me suis pas attachée à eux, car leur présentation m’a semblé un peu impersonnelle. C’est, je pense, un avis tout à fait subjectif correspondant à ma perception des choses, mais j’ai ressenti comme un côté un peu trop factuel m’empêchant de m’impliquer émotionnellement dans l’histoire. Du coup, la fin ne m’a même pas trop perturbée. J’ai terminé ma lecture sans ressentir le besoin de lire la suite, et c’est dommage car je pense que cette histoire a du potentiel.

En bref, je suis mitigée par cette lecture. Le titre a du potentiel et possède un vrai univers, chargé de détails et doté de réalisme. Mais le côté impersonnel des personnages et de leurs actions, et l’organisation des idées de l’auteur m’ont déroutée et ont un peu entaché ma lecture.

La guerre de la terre »

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