jeudi 20 septembre 2018

Toutes blessent, la dernière tue

Tama est une esclave. Elle n’a quasiment connu que la servitude. Prisonnière de bourreaux qui ignorent la pitié, elle sait pourtant rêver, aimer, espérer. Une rencontre va peut-être changer son destin…
Gabriel est un homme qui vit à l’écart du monde, avec pour seule compagnie ses démons et ses profondes meurtrissures. Un homme dangereux. Un matin, il découvre une inconnue qui a trouvé refuge chez lui. Une jeune femme blessée et amnésique. Qui est-elle ? D’où vient-elle ?
Rappelle-toi qui tu es. Rappelle-toi, vite !
Parce que bientôt, tu seras morte.
Toutes blessent, la dernière tue
Karine Giebel 2018

Encore une fois, et comme à chaque fois que je lis Karine Giebel, je me prends une claque monumentale. Il s’agit indubitablement de mon autrice préférée : elle sait m’emmener dans son univers et, quel que soit le sujet de son roman, je sais que je serai conquise, car tout me plaira. Et pourtant, c’est de la folie. Car rien de ce qu’elle écrit n’est doux ou agréable… pour ses personnages, du moins.

Ce titre ne fait pas exception. Tama est une esclave. Achetée par une famille et vivant en France dans le plus grand secret, elle s’occupe de tout dans la maison, alors qu’elle n’est qu’une fillette qui espérait rejoindre notre pays pour aller à l’école. Bien évidemment, on ne s’attend pas à ce qu’elle soit traitée correctement… Loin de là…

J’ai été horrifiée de lire ce qui a bien pu lui arriver au fur et à mesure de ses galères (on ne peut décemment pas parler de vie)… Les punitions sont de pire en pire, jusqu’à devenir des châtiments. Son état se dégrade petit à petit, et l’on espère qu’elle s’enfuira, on espère qu’elle se sortira de cette sale situation. Mais on ne sait pas comment, on n’est même pas sûr qu’elle y arrive, d’ailleurs. Pourtant, il y a un espoir, car cette histoire parallèle, avec Gabriel, est forcément liée à Tama. Non ? En tout cas, on veut y croire.

Le style est accrocheur et très entraînant. On souhaite avancer coûte que coûte, et j’ai eu énormément de mal à poser le livre pour faire une « pause ». Si je m’étais écoutée, je ne me serais pas arrêtée tant que le roman n’avait pas été englouti. Sauf que c’est difficile d’avaler sept cent quarante-quatre pages en une seule fois. Alors, j’ai pris mon mal en patience. Et quand je suis arrivée à la fin, je me suis sentie toute retournée par ces quelques dernières lignes. Tout prenait son sens. À lire. Du grand Giebel.

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