dimanche 16 mars 2014

La tentation barbare

Après une nuit agitée, Max se réveille en sursaut. Il découvre avec effroi qu’elle est là, au bord de son lit, à l’observer.
Fuyant une carrière plutôt médiocre de nègre littéraire et un mariage raté, il est venu tenter sa chance à New York. Il a vite retrouvé l’amour dans les bras de la belle et rousse Maureen et a accepté dans le plus grand secret d’écrire le nouveau roman d’Émilie Roubaix, l’autrice la plus en vogue du moment.
Mais les cauchemars qu’il pensait avoir laissés de l’autre côté de l’Atlantique l’assaillent de nouveau. Et ce qu’il redoutait le plus est arrivé : la petite est revenue. Qui est donc cette jeune fille, muette, qui hante ses nuits ? Son retour serait-il lié au nouveau roman qu’il écrit ?
Pour le découvrir, Max va devoir chercher dans ses souvenirs et affronter son passé.
La tentation barbare
Pierre JB Benichou 2014

Merci aux Éditions Kero.

Je trouve que ce résumé ne rend pas hommage à ce magnifique roman. Bien sûr, « Max hanté par la petite » est une excellente accroche ! Mais quand vous commencerez à lire ce roman, vous verrez qu’il contient plus que cela. La tentation barbare, c’est une enquête à deux voix, une recherche d’identité, la découverte du passé de Max. La tentation barbare, c’est aussi une leçon de vie, au travers d’une multitude de sujets difficiles ou tabous qui amènent à réfléchir, de manière subtile, sans forcer le lecteur, mais dont je ne peux pas vous parler ici sans divulgâcher le roman.

Cette histoire, elle prend forme lors de la très brève discussion sur un site pour adultes entre Leo et Alice. Mais comme rien n’est jamais ce qu’il paraît sur Internet, le lecteur se voit ravi d’avoir fait la connaissance au préalable des deux personnes qui se cachent sous ces pseudonymes.

Leo, c’est Olivia. Divorcée, cette jeune femme jongle entre son fils et son travail, où elle est, selon les dires de son ex-mari, « scribouillarde » pour un journal qui commence à battre de l’aile. C’est en piratant le compte de son mari, qu’elle découvre Alice, et décide de la retrouver, de mettre à jour son identité, car elle pense détenir l’article du siècle en interviewant l’autrice à succès Émilie Roubaix. Car Alice, c’est Maximilien, nègre de profession, qui a endossé ce pseudonyme afin d’écrire le prochain roman d’Émilie Roubaix.

Les bases sont jetées pour un roman passionnant qui nous dévoile tout d’abord l’envers du décor des métiers de l’écriture. D’une part au niveau journalistique, avec Olivia qui se voit contrainte de suivre une ligne éditoriale qu’elle n’apprécie pas, et avec Max, qui doit écrire un roman pour une autrice qui ne lui fournira que l’idée générale et en récoltera pourtant tous les lauriers sans se fatiguer une seule seconde à aligner des mots…

Mais bien plus que cela, il s’agit de la quête personnelle de Max, qui tente de retrouver ses souvenirs qui lui ont été arrachés, de découvrir qui est la petite, afin de retrouver un semblant de paix, et retrouver tout simplement sa vie. Car l’écriture de ce roman le chamboule et réveille peu à peu ses souvenirs. Dans cette quête, il est secondé sans le savoir par Olivia, qui suit son propre chemin pour tenter de le retrouver, et apprend en même temps que lui ce qui faisait sa vie, « avant ».

J’ai adoré cette lecture, dont les sujets m’ont donné vraiment matière à réflexion. La mise en place consiste en des scènes de vie réalistes et simples autour des deux personnages qui tentent tant bien que mal de vivre avec ce que la vie veut bien leur donner. Bien qu’un peu longue, elle était nécessaire car elle m’a permis de connaître les personnages, de les apprécier, de les comprendre, afin de les suivre lors de leur travail, de leur rencontre, de leur enquête respective.

J’ai tourné les pages à une vitesse folle. Le style est plaisant, élégant et addictif, les événements se sont enchaînés de manière logique, et l’histoire est tellement bien ficelée que l’on ne voit même pas arriver les bombes. J’ai été estomaquée. Tellement embarquée dans ce roman et tellement admirative du style, de l’histoire, de la mise en place, de chaque événement, de chaque lieu, de chaque personnage, que je n’ai rien vu venir. Pourtant, tout s’emboîtait tellement logiquement, implacablement. Quel roman !

Cette lecture était vraiment passionnante. Ce roman est une pépite, et je ne peux que vous le conseiller. Quant à moi, je vais surveiller les prochains romans de Pierre JB Benichou !

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