vendredi 4 avril 2014

L’accident

Daniel Montvillard rentre de week-end avec sa femme et son fils lorsqu’un terrible accident, survenu dans de mystérieuses circonstances, brise sa vie.
Convaincu qu’un événement extérieur a provoqué le drame dont il est le seul survivant, il décide de tout faire pour retrouver le responsable.
Son enquête l’entraîne alors au cœur de la sombre forêt lozèrienne, dans l’univers inquiétant des romans de HP Lovecraft. Il y découvrira un secret terrifiant qui menace l’humanité tout entière, le faisant sombrer peu à peu dans la folie…
L’accident
Jean-Luc Espinasse 2014

Tout d’abord, je souhaite remercier Harald et IS Édition, pour cette nouvelle lecture très particulière.

C’est la deuxième fois que je me retrouve à parcourir un roman dont l’auteur clame s’inspirer directement de HP Lovecraft, et je dois vous avouer que je retrouve des similitudes avec le premier que j’ai lu. Étant donné que je ne connais pas grand-chose de cet auteur, ce doit être bon signe. Mais autant pour le premier texte je n’avais pas été emballée plus que cela, autant là je me dis, depuis que j’ai refermé le livre, que je devrais vraiment me procurer un écrit de Lovecraft.

Dans L’accident, Jean-Luc Espinasse nous a concocté une histoire entre réalité et fantastique, dont les frontières sont assez floues et où il faut démêler le vrai du faux. Les faux-semblants sont de mises, et l’on ne sait trop qui croire du début à la fin. C’est assez intrigant : on veut croire, mais on se dit que non, ce n’est pas possible. Pourtant, tout laisse à penser que si : le monde de Lovecraft n’est pas un délire paranoïaque.

Pour étayer ses propos, l’auteur mêle à son texte des paragraphes extraits directement de l’œuvre de Lovecraft : ils sont signalés par un italique, mais se fondent tellement bien dans l’histoire qu’on en vient à oublier qu’ils sont issus d’un autre auteur. J’ai trouvé cette façon de faire à la fois osée mais aussi très efficace, car elle est très bien menée. Elle permet notamment de renforcer la base de l’intrigue, qui en devient très solide, et bien ficelée.

Toutefois, je déplore un peu le style très froid de l’auteur. Peut-être est-ce le côté « inspiration de Lovecraft » qui veut cela, mais je trouve que l’auteur nous explique son histoire sans nous faire passer d’émotions ou de sensations. Le narrateur perd tout de même son fils et sa femme, mais il est plus obnubilé par son enquête, afin de savoir ce qu’il s’est passé avant l’accident pour prouver que c’est un concours de circonstances et non de son fait, que par la mort de ses proches. Il ne les pleure pas et les évoque avec une indifférence et un détachement qui m’ont perturbée.

Mais c’est un livre qui a toutefois le mérite de m’avoir intéressée à cet univers particulier qu’il faut que je découvre, et qui m’a permis de voyager entre rêve et réalité. En bref, une bonne histoire qui aurait pu gagner en profondeur et en sensations si le narrateur n’avait pas été rendu aussi distant.

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