mercredi 6 novembre 2013

L’amour est une arme

Dans une société souterraine où toute émotion a été technologiquement éradiquée, Zoe possède un don qu’elle doit à tout prix dissimuler si elle ne veut pas être pourchassée par la dictature en place.
L’amour lui ouvrira-t-il les portes de sa prison ?
L’amour est une arme
Heather Anastasiu 2012

Ce texte n’a pas répondu à toutes mes attentes. J’espérais énormément de lui, de par son thème et son sujet, et j’en ressors un peu déroutée, car il a succombé à trop de facilités.

Mon intérêt par rapport à ce titre s’était porté sur la technologie. En tant qu’informaticienne, je voulais absolument comprendre comment Heather Anastasiu allait mêler technologie et humanité. L’idée en elle-même semblait excellente : les êtres humains sont contrôlés, comme des machines, au moyen de programmes informatiques. C’était assez amusant de s’imaginer des personnages qui auraient des ports USB et qui pourraient être reconfigurés, un peu comme des robots, sans en être. Un peu comme des cyborgs, mais pas vraiment. Mais l’important dans tout ça, c’est : qui dit programme informatique, dit forcément « glitch », ou bug pour les intimes.

Simplement, tout manquait de crédibilité. D’abord, car nulle part ne nous sont données les clefs concernant la « technologisation » des êtres humains en semi-robots. Comment cela a été fait ? Comment en sont-ils arrivés là ? Comment peut-on traiter ce sujet en robotisant à ce point les êtres humains de sorte qu’ils ne ressemblent même plus à des êtres humains ? La frontière est trop ténue, et je n’arrivais pas à m’imprégner de cet état de fait et à me sentir proche des personnages. Ils n’étaient pas, pour moi, des êtres sensibles et sensés auxquels je pouvais m’attacher.

En plus, dans le cas de Zoe, je trouve l’utilisation du « je » extrêmement maladroit. Je vais vous la faire courte (et de manière amusante) : « je » vit quelque chose d’extrêmement important, mais très vite ne s’en souvient plus, car on retire la carte-mémoire de « je ». Mais « je », c’est aussi moi, et moi je m’en souviens, donc une distance supplémentaire est créée entre « je » et moi. Comment me lier à « je » dans ce cas ? En plus, cela détruit tout le final car, moi, je sais déjà à qui « je » doit faire confiance, et la tentative de l’autrice de nous mener sur une fausse piste ne pouvait donc que rater. L’essai de mystère a échoué. Dommage…

Du coup, entre cette distance avec les personnages, et ce manque de crédibilité dans la technologie (mais ça, c’est peut-être car je suis informaticienne) cela m’a un peu refroidie, même si les événements s’enchaînent globalement de manière cohérente. Bien sûr, j’ai été tenue en haleine et je voulais savoir ce qui allait se passer. Bien sûr, le monde présenté est mystérieux et recèle encore sûrement beaucoup de secrets. Bien sûr, j’ai envie de savoir la suite… mais cette suite a intérêt à cartonner et rattraper les défauts de ce tome 1 !

Résurrection »

2 commentaires:

  1. Ah ouais... Je l'avais dans ma WL il y a un temps et je crois que j'avais lu trop d'avis mitigés... Ta chronique me donne pas plus envie de m'y plonger. Autant aller vers d'autres dystopies.

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    1. Ouais, il y a plein d'autres dystopies bien meilleures ;)

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