mercredi 20 novembre 2019

La chaise

— La chaise là j’peux la prendre ?
— Désolé mais j’attends quelqu’un.
— J’veux m’asseoir et la chaise là elle sert à rien.
— Inutile d’insister, c’est non.
Dans un jardin public, les sollicitations ne manquent pas quand on s’avise de monopoliser une chaise vide. Les mercredis matin, depuis que j’avais changé de vie, je me rendais à pied au Palais-Royal. Je m’asseyais sur une chaise non loin du bassin, une autre inoccupée à mes cotés. On pouvait penser que j’attendais quelqu'un.
Après vingt ans de bons et loyaux services, Olivier Vrenier a démissioné pour devenir libraire et retrouver les livres, sa passion. Mais au Palais-Royal ressurgissent d’anciennes histoires aux conséquences imprévisibles.
La chaise
Jean-François Galletout 2019

Merci à Jean-François Galletout.

En ce moment, je ne lis que très peu de romans contemporains, alors le ressenti que j’allais avoir lors du déroulement de cette lecture était un véritable mystère : en effet, le résumé était suffisamment intrigant pour que je veuille découvrir ce texte, mais sans non plus me donner des sueurs froides, et le titre ne me disait pas du tout ce que j’allais trouver dans ce roman, hormis une chaise.

Et pourtant, malgré cette part d’incertitude, je suis rentrée dans l’histoire dès le premier chapitre. Immédiatement, la question que je me suis posée était là : pourquoi ne veut-il pas laisser cette chaise à d’autres ? De là, toutes les hypothèses étaient possibles : Olivier attend-il quelqu’un ou veut-il juste embêter son monde ? Quelle raison se cache derrière une telle attitude ?

Plusieurs fois, au cours de ma lecture, je me suis permis d’élaborer des théories. Il faut dire que l’auteur a disséminé quelques indices (certains faux) pour orienter notre réflexion (pas forcément au bon endroit), et à chaque fois il s’est amusé à démonter ce que je pensais (c’est pas sympa !). C’est bien, ça m’a permis de vouloir en lire toujours plus pour enfin découvrir le fin mot de l’histoire.

Ce titre est addictif : quand on le commence, on a du mal à ne pas le terminer, car on veut savoir, on veut aussi découvrir Olivier et Claire, ce qui est vrai ou faux avec elle et pourquoi leur relation est aussi compliquée. Et quand je dis « compliquée », je pèse mes mots, car il y a beaucoup à dire sur elle, sur eux, et cela se reflète au niveau de la plume entraînante et fluide de l’auteur, qui brode autour de leurs vies en nous offrant de-ci de-là de petits indices, de petites révélations qui nous permettent de reconstituer le puzzle.

Au cours de ces deux cents pages, je ne me suis pas ennuyée, et j’ai vraiment apprécié cette histoire et la façon dont elle est narrée. Le seul bémol que je pourrais mettre serait au niveau des petites tentatives de critique de la société actuelle qui se retrouvent un peu éparpillées dans le roman, mais tellement effleurées et non approfondies que je n’ai pas vu personnellement l’intérêt de les intégrer à l’histoire. Mais ça, c’est vraiment pour trouver un défaut à ce livre, et c’est un ressenti complètement personnel… car, pour le reste, rien à dire : j’ai adoré !

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