lundi 18 avril 2016

Un souffle, une ombre

Été 1980. Le lac de Basse-Misère, dans le sud du Massif central. Un groupe d’adolescents de bonne famille est massacré sur l’îlot où il était parti camper, en marge de la fête du club nautique local. Dans toute la région, l’onde est sismique. Comme un point de bascule irréversible, qui signe la fin d’une époque d’insouciance, et le début du déclin de la vallée.
À Valdérieu, principale agglomération du pays, quelque chose s’est brisé pour toujours. Trente-quatre ans plus tard, le meurtrier supposé croupit derrière les barreaux. Mais à l’université de Toulouse, le chercheur en histoire Marc-Édouard Peiresoles ne croit pas en sa culpabilité. Originaire de Valdérieu, et témoin impuissant du cataclysme alors qu’il n’était que collégien, il décide de retourner sur place, et de reprendre toute l’enquête. Comme on replonge dans ses propres traumatismes. Comme on lève le voile sur trois décennies de non-dits, en grattant le vernis d’une communauté beaucoup moins lisse qu’il n’y paraît. Derrière les fantômes des adolescents disparus, c’est bientôt le lac de Basse-Misère qui se réveille, tel un prédateur endormi. Déjà prêt à engloutir ses prochaines victimes…
Un souffle, une ombre
Christian Carayon 2016

Merci aux Éditions 12-21.

Cette lecture a été particulière pour moi. Particulière, car j’attendais énormément de l’histoire, dont le résumé m’avait déjà embarquée. Particulière aussi car, en dépit de ses qualités, ce roman n’a finalement pas su me transporter comme je l’aurais souhaité.

Je me suis ennuyée lors de ma lecture. J’ai eu l’impression de me retrouver à nouveau en thèse et de suivre les travaux de recherche d’un de mes collègues. La façon dont les choses sont présentées, loin de ressembler à une enquête policière, ressemblait en effet plus pour moi à un sujet de recherche. Le personnage principal décortiquait les informations à sa disposition, faisait ses hypothèses, les vérifiait, expérimentait, et recommençait jusqu’à ce que le résultat soit correct.

En soi, cela était à la fois passionnant et soporifique. Le mot est peut-être trop fort : disons ennuyeux. En effet, il n’y a pas de reliefs dans ce qui était décrit. Tout est relaté de manière factuelle, et on ne ressent pas les émotions des personnages. Tout est trop terre-à-terre. Mais en même temps, c’était passionnant, car tellement bien fait et décortiqué. Chaque détail avait son importance, et si une scène était mise en place, c’est qu’elle avait une finalité. Trouver la vérité au milieu de tout ça s’avérait une tâche ardue.

Mais je déplore qu’il y ait eu, justement, trop de détails. Car le manque de reliefs a induit un manque de rythme, et les choses ne sont devenues intéressantes que lorsque les révélations ont commencé à tomber et quand les scènes qui nous importaient ont commencé à être rejouées. En gros, le dernier cinquième du livre. Quel dommage que tout l’intérêt, que toute l’action se soient concentrés sur la fin du roman. En règle générale, si je m’ennuie, je ne dépasse jamais le tiers, et là… j’ai failli passer à côté de cette fin ! Car elle vaut la peine, malgré un trop gros développement.

Du coup, mon avis général est assez mitigé, car il y a du bon, des qualités, mais il y a eu aussi un ennui qui m’a fait étaler ma lecture sur une semaine entière. C’est très rare que je mette autant de temps à lire un roman, et qu’il ait fallu que je me force autant pour continuer. Peut-être qu’un peu plus de légèreté m’aurait fait du bien, mais ce n’est qu’un ressenti personnel.

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