jeudi 30 juin 2016

La loi de Gaïa

Loi de Gaia, article 1. Les survivants du pays détruit par l’explosion nucléaire sont déchus de leur humanité et doivent porter un tatouage permettant de les identifier. Chaque tatouage représentera un animal symbolisant le crime commis. Un loup pour le meurtre, un lion pour le viol, un renard pour la torture et un tigre pour le rapt d’enfants.
Article 2. Les tatoués seront distribués aux familles et amis des victimes pour leur permettre de se venger de leurs crimes. Un maître a tous les droits sur son tatoué, excepté celui de le tuer. Il peut le battre, l’exploiter, le revendre, l’enfermer, etc.
Article 3. Toute atteinte d’un tatoué sur un civil sera punie par un emprisonnement à vie dans un camp de torture.
Paris croule sous les bombes et les fusillades depuis que Kagan Közul est revenu se venger de ceux qui l’ont injustement envoyé en prison cinq ans auparavant. Des trois coupables, il n’en reste plus que deux : Sarah et Milian se haïssent, mais à présent ils doivent survivre, ensemble.
La loi de Gaïa
Caroline Giraud 2016

Merci à Caroline Giraud.

J’adore les dystopies alors, quand j’ai lu ce résumé, je n’ai pas pu résister. Il ressemblait à une dystopie comme il y en a tant, et pourtant je sentais qu’il y aurait quelque chose de différent. La thématique de l’esclavage me tentait énormément et, de ce côté-là, il est clair que je n’ai pas été déçue : c’était très bien abordé, et vraiment captivant… et en même temps absolument horrible !

Par contre, accrochez-vous sur le début. La structure du récit est assez particulière et passe sur deux périodes : maintenant, avec Sarah pour narratrice, et cinq ans plus tôt, avec Kagan pour narrateur. Cela aurait pu être très clair, s’il y avait eu des annonces, ou une narration différente entre les passages, mais ce n’était pas le cas : quand je commençais un chapitre, je ne savais jamais où j’étais, avec qui, et j’étais perdue continuellement. Même si au fur et à mesure on s’habitue, le doute et le malaise persiste jusqu’à la fin.

Pourtant, cette structure est intéressante, car chacune des deux périodes nous raconte une histoire. Les deux intrigues sont liées et, si la narration « de maintenant » divulgâche des éléments de la narration « d’avant », on ne comprend pas forcément tout au début, et la mise en place se fait petit à petit. L’autrice, si elle nous perturbe au début avec son style assez verbeux et sa structure complexe, nous met malgré tout à l’aise dans son histoire.

La lecture est lente au début, et on finit par accélérer, car les scènes sont de plus en plus atroces, et la trame nous apparaît de mieux en mieux dans sa globalité. Au final, on réalise à peine l’énormité de l’histoire de nos deux héros. On est blessé, on est triste, car c’est tellement injuste, et en même temps on est heureux, car il y a une part de bonheur dans ces deux fins. Je dis « deux fins » car, si l’histoire globale se termine, on a clairement l’impression de deux histoires qui se sont chevauchées, et le parallèle renforçait cette tendance. Chacune des deux fins était poignante et m’a atterrée.

Cette lecture fut particulière. Outre ce début difficile pour rentrer dans l’histoire, je me suis prise à énormément apprécier les personnages et cette intrigue si complexe. Même si je suis outrée par l’injustice de cette mise en scène choisie par l’autrice (surtout la fin), je trouve que le message concernant la thématique de l’esclavage et de l’amour de son prochain passe très bien. L’autrice mettra tout le monde d’accord et nous offre en même temps un moment de divertissement non négligeable. Je suis conquise. Alors, lisez-le !

2 commentaires:

  1. Il a l'air super ! Le concept des coupables tatoués puis remis à la famille de la victime est totalement horrible mais original... Par contre, le début difficile risque de diminuer mon envie de le lire... j'ai peur d'être perdue.

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    1. Il m'a fallu un temps d'adaptation en effet. Après, une fois que j'ai pris le pli, ça allait tout seul :) À voir si ça te tente assez pour passer outre, en fait ;)

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